Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome V, 1831.djvu/203

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Mais, lorsqu’après trois ans de combats et de luttes, de larmes et de souffrance, de silence et d’oubli, elle vit Laorens se dresser devant elle, ce fut fait du calme qui lui tenait lieu de bonheur : sa confiance fut ébranlée, sa conscience timorée se troubla, et le jour n’était pas achevé, qu’elle était épuisée de fatigues, de tourmens et de craintes. L’aspect de Laorens avait réveillé en elle toutes les terreurs, toutes les contradictions qui l’avaient si long-temps assaillie au couvent ; ses yeux la poursuivaient sans cesse ; elle tremblait sous son regard, elle tressaillait à ses paroles, elle frémissait au bruit de ses pas : Laorens lui faisait peur ; elle croyait le haïr, elle