Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome V, 1831.djvu/212

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dans un désert, toute seule avec mes remords, sans une voix pour me répondre, sans une âme pour me voir souffrir et pour dire : Elle est bien malheureuse !

Blanche ne pleurait plus : les larmes étaient taries dans ses yeux, comme la force dans son cœur ; sans énergie pour se roidir contre le souffle de la destinée, elle ployait au vent qui la courbait, elle se laissait aller au flot de la fatalité sans essayer d’en remonter le cours ; elle était comme anéantie, lorsque le sable cria tout à coup à ses côtés ; elle se retourna, effrayée : c’était Laorens dont le regard semblait rivé sur elle.

Blanche crut qu’elle allait mourir ;