Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome V, 1831.djvu/244

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seul lui avait donné des jouissances vraies, mais passagères, car elle aimait l’art pour lui-même, et partout elle le voyait servir de hochet aux riches et de gagne-pain aux pauvres ; elle le voyait sacrifier sans pudeur aux caprices de la mode, au mauvais goût du moment. Si elle l’eût professé selon son cœur et sa conscience, elle eût été sifflée par le public, qui l’applaudissait avec engouement dans les rôles où elle se condamnait le plus. Alors elle regarda comme un malheur son organisation d’artiste, et ne vit plus dans sa carrière dramatique qu’un métier : elle le prit en dégoût, et ne se considéra plus que comme une machine à émotion.