Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/245

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pondance, à des hommes placés très avant dans la confiance des premiers, des chefs du parti modéré. Les seconds, les amis qui nous abandonnaient, nous les regardions tristement, en nous disant : « L’épreuve faite, vous nous reviendrez ; mais Dieu veuille que cette épreuve ne déflore pas votre âme et ne vous ôte pas la foi dans les destinées de l’Italie. » Des derniers, les intrigants, nous nous éloignions pour ne pas nous salir. Amis ou ennemis, nous étions et nous voulions nous conserver noblement loyaux. « Les nations, disions-nous souvent, ne se régénèrent point par le mensonge. »

À notre dernière interrogation, les modérés répliquaient en nous montrant du doigt Charles-Albert.



II

MOTIFS DE LA GUERRE ROYALE


Je ne parle pas du roi. Quelque effort que tentent les adulateurs et les politiques hypocrites qui font aujourd’hui de leur enthousiasme posthume pour Charles-Albert une arme d’opposition à son successeur régnant, — quelque sentiment qu’éprouve aujourd’hui le peuple, saintement illusionné, et qui symbolise en ce nom la pensée de la guerre d’indépendance, — le jugement de la postérité n’en pèsera pas moins