Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/250

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d’Italie qui viennent d’être communiqués par le ministère de Palmerston au Parlement anglais, constatent ce fait de la manière la plus péremptoire, et révèlent comment, au mépris du bavardage modéré, le gouvernement piémontais, avant même de rien entendre, visait bien plus à la question politique qu’à la question italienne. La guerre contre l’Autriche n’était au fond et ne sera jamais, tant qu’elle sera commandée par des chefs monarchiques, qu’une guerre contre la démocratie italienne.

L’insurrection de Milan et de Venise, invoquée par tous les vrais Italiens, surgit du frémissement d’un peuple irrité par trente-quatre ans d’une servitude imposée à la Lombardie Vénitienne par un gouvernement étranger, abhorré et méprisé. Elle fut déterminée, quant à l’époque, par les féroces provocations des Autrichiens, qui cherchaient à étouffer une émeute dans le sang et qui ne croyaient pas à une révolution. Elle fut activée par l’apostolat et par l’influence que s’était acquise à bon droit, parmi le peuple, un noyau de jeunes gens appartenant presque tous aux classes moyennes, et tous républicains, à l’exception d’un seul qui alors néanmoins se donnait pour tel. Elle fut résolue, et ce fait, bien que trop peu connu, n’en retentit pas moins à la louange éternelle de la jeunesse lombarde, elle fut résolue lorsque déjà l’on venait de publier à Milan l’abolition de la censure avec d’autres concessions :

    January to June 1848, présentée par ordre de Sa Majesté aux deux Chambrés, le 31 juillet 1849.