Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/257

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à lord Palmerston, le récit d’une conversation qu’il venait d’avoir avec le marquis de Brignole, ambassadeur sarde en France. Celui-ci lui avait répété, d’après une dépêche de Turin, les raisons déjà énoncées ; et il insista, en outre, sur le fait que « Charles Albert avait repoussé par un refus la première députation de Milan, lorsque la ville était encore aux mains des Autrichiens, ajoutant que la seconde députation avait déclaré au roi que, s’il ne se hâtait pas de leur porter secours, on entendrait le cri de république, et que le roi n’avait commencé les hostilités que pour maintenir l’ordre sur un territoire laissé, par la force des choses, sans maître[1]. »

Dans une autre dépêche du 25 mars, Abercromby exposait à lord Palmerston avec de plus amples détails l’état des affaires du Piémont à l’époque de la décision royale, — les intentions toutes pacifiques du cabinet Balbo-Pareto ; l’insurrection lombarde ; — l’immense action exercée par le peuple, qui menaçait de se révolter en Piémont, et d’attaquer les Autrichiens en dépit de l’autorité du gouvernement ; — et le danger imminent de la monarchie de Savoie, qui avait forcé les ministres aux hostilités[2].

Mais ce n’est pas tout. Dans les instructions que le ministre des affaires étrangères expédiait de Turin au marquis Ricci, envoyé sarde à Vienne, il était dit : « … Il y avait lieu de craindre que les nombreuses

  1. Normanby à Palmerston.
  2. Dépêche du 25, d’Abercromby à Palmerston.