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Il ne fait guère beau temps à Paris en ce moment, et je me demande si nous n’allons pas avoir un peu de soleil. Pour peu que cela continue, j’irai le chercher en Espagne !

Je n’ai pas vu madame Villot, dont le fils vient d’être décoré, mais j’ai rencontré hier M. Villot, qui se porte très bien, et vend sa bibliothèque. Je vous en enverrai le catalogue.

La vente des livres de Sainte-Beuve est très suivie, et produit de beaux résultats pour Troubat. Elle ne contenait qu’un seul livre de vous, André, sans aucune note.

Musset n’était pas non plus annoté.

La semaine prochaine, le libraire Potier met en vente un livre qui doit vous intéresser :

« Théâtre de M. Favart, ou Recueil des opéras-comiques et parodies qu’il a donnés depuis quelques années, avec les airs gravés. Paris, Prault, 1746, 2 vol. pet. in-8°, mar. r. fil. tr. dor. (Rel. anc.)

» Sous ce titre sont réunies les pièces suivantes, imprimées séparément et en éditions originales : Moulinet Ier ; la Servante justifiée ; la Chercheuse d’esprit ; les Bateliers de Saint-Cloud ; le Prix de Cythère : Hippolyte et Aricie ; le Coq de village ; la Coquette sans le savoir ; Acajou ; l’École des amours grivois ; le Bal de Strasbourg ; Thésée. L’exemplaire est aux armes du maréchal comte de Saxe. »

On sait que madame Favart fut la maîtresse du maréchal, mais seulement à son corps défendant et après que le terrible amant eut obtenu une lettre de cachet contre le mari[1], et qu’elle eut été elle-même renfermée successivement dans deux couvents, où elle était traitée en prisonnière d’État.

Un billet autographe du maréchal À la Fée Jantiliesse

  1. La pièce qu’Amigues va faire jouer aux Français roule sur ce fait.