Page:Sand - Tamaris.djvu/103

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— Beaucoup malade ; mais prenez-vous bien cher ?

— Je ne prends rien.

— Ah !… Vous êtes donc bien riche ?

— Non, mais je n’exerce pas dans le pays.

— Vous n’en êtes pas ? Alors vous ne voulez pas me dire ce que j’ai !

— Si fait ; vous avez la fièvre presque continuellement.

— C’est vrai ; je ne dors ni ne mange.

— Où souffrez-vous ?

— Partout et nulle part. Le plus dur, c’est de tousser et d’étouffer. Le capelan de là-haut, — et elle désignait la chapelle, — qui vient tous les ans au mois de mai, m’a dit, l’an passé, que j’étais phthisique, et que je ne m’en sauverais pas.

— Et que vous a-t-il prescrit ?

— De me confesser et de me mettre en état de grâce.

— Et vous y êtes ?

— Non.

Elle me fit cette réponse d’un ton farouche et hautain. Sa figure était de plus en plus sinistre. Madame d’Elmeval la regardait avec étonnement, la bonne et l’enfant avec crainte.

— Tout ça ne me dit pas si je vais bientôt mourir, reprit la malade avec autorité. Allons, le médecin doit savoir cela, il faut le dire !

— Je ne peux pas vous le dire sans vous examiner