Page:Sand - Tamaris.djvu/148

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donc la trouver de ma part, et, si elle a autant de plaisir à me voir que j’en aurai moi-même à me sentir près d’elle, occupe-toi de me caser dans une villa au quartier de Tamaris ou de Balaguier. Tu vois que je me rappelle le pays. Je me rappelle aussi une assez belle maison dans le goût italien avec une fontaine en terrasse, l’ancienne bastide Caire. Je ne sais à qui elle est maintenant. Tâche de la louer pour moi. Ce doit être tout près des bastides Tamaris et Pasquali, au versant de la colline, près du rivage. Sacrifie-moi encore quelques jours pour m’installer, et compte que, si ta réponse n’y fait pas obstacle, ton vieux ami philosophera et radotera avec toi d’aujourd’hui en huit. »

Une heure après la lecture de cette lettre, j’étais à Tamaris. La marquise était à la promenade ; je résolus de l’attendre, et j’allai examiner la maison Caire, que je n’avais vue encore qu’extérieurement. C’était un palazzetto génois assez élégant, et la fontaine avec ses eaux jaillissantes, les escaliers du perron tapissés d’une belle plante exotique, le jardin en terrasse bordé d’une étrange balustrade de niches arrondies, la serre chaude assez vaste, le petit bois de lauriers formant une voûte épaisse au-dessus du courant supérieur de la source, la prairie bien abritée par la colline du fort, le bois de pins et de liéges descendant jusqu’au pied de la colline même, une ferme à deux pas qui touchait l’enclos de Tamaris et qui