Page:Sand - Tamaris.djvu/149

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communiquait avec le jardin par une allée de beaux platanes garnie de rigoles à eaux courantes, tout était agréable et bien disposé pour les courtes promenades pédestres de mon vieux ami. Je m’informai auprès de fermiers fort bourrus ; la maison était inhabitée, on pouvait la visiter et la louer en tout ou en partie. Je vis les appartements, qui me parurent sains et assez confortables. Je demandai le prix, et, avant de rien conclure, je retournai à Tamaris. Madame n’était pas rentrée.

— Elle ne tardera guère, me dit le petit Nicolas en s’avançant sur la terrasse ; et, tenez, la voilà qui revient !

Je ne voyais sur la rive que des pêcheurs et des douaniers.

— Elle n’est pas là ! dit Nicolas ; regardez donc du côté de Saint-Mandrier, là-bas, en mer ! Elle a été voir le jardin botanique avec le petit et M. Pasquali, dans le canot au lieutenant la Florade.

— Et le lieutenant ?…

— Et le lieutenant aussi ; voyez !

Je regardai à la longue-vue dressée sur la terrasse. — c’est le meuble indispensable de toutes les habitations côtières, — et je distinguai la Florade assis sur son manteau étalé à la poupe de l’embarcation. Paul était debout entre ses jambes, la marquise à sa droite, Pasquali à sa gauche, la bonne auprès de sa maîtresse, et les douze rameurs, assis deux à deux