Page:Sand - Tamaris.djvu/217

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mon ami, et nous ne souffrirons pas que M. la Florade nous jette dans le roman. Laissons-le venir, et nous verrons bien si ses prétentions survivront à un tête-à-tête avec la marquise.

— Vous avez fait part de vos idées sur ce point à madame d’Elmeval ?

— Oui, et elle les approuve d’autant plus en ce moment, j’en suis sûr, que la Florade vient de nous montrer son audace.

— Prenez garde, mon ami, de vous exagérer la force de l’ennemi. La Florade est aisément guéri d’une passion par une passion nouvelle. Peut-être, si on avait la patience de reconduire poliment pendant quinze jours, serait-il consolé, ce qui vaudrait mieux que d’avoir été vaincu.

— Mais je tiens à ce qu’il soit vaincu, moi ! répliqua le baron. J’y mets mon amour-propre d’ami enthousiaste de la marquise, et je me soucie fort peu que ton la Florade soit désolé ou non. Un homme de ce caractère peut souffrir, et on ne doit rien à celui qui s’embarrasse si peu de faire souffrir les autres.

Tout en parlant ainsi de la Florade, le baron avait peut-être un peu de dépit contre lui-même, et, pour faire comprendre ce mélange de bienveillance et d’antipathie, je dois esquisser, plus particulièrement que je ne l’ai encore fait, le caractère du baron.

Si la forme extérieure est généralement le moule