Page:Sand - Tamaris.djvu/227

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trat… » Mais le diable m’emporte, si tu te conduis comme un fou, si tu offenses les gens de cœur et si tu romps avec tes meilleurs amis, je ne te flanque pas un sou et je te renie par-dessus le marché !

La Florade était très-monté. La délicate bonté de son parrain fit couler ses larmes ; il vint se jeter dans mes bras en me demandant pardon de son injustice, et, après m’avoir supplié de ne pas douter de lui, il alla trouver le baron.

Je restai avec Pasquali à commenter tout ce que nous venions d’entendre. Pasquali était un homme très-ferme ; quand il avait, comme il disait, viré de bord, il ne voulait plus regarder que devant lui. Peut-être, lorsqu’il n’était plus sous l’action magnétique de son fils adoptif, avait-il quelque doute, mais il ne se permettait plus de s’y arrêter. Ma loyauté me défendait, d’ailleurs, de chercher à l’ébranler. J’avais dit au baron tout ce que ma conscience m’ordonnait de lui dire. Mon rôle était d’attendre désormais les événements en silence. Je ne voulus pourtant pas cacher le fait à Pasquali, je désirais qu’il fût connu de la Florade. Je le lui aurais dit avec calme à lui-même, s’il m’eût laissé le temps de m’expliquer au lieu de me pousser à bout.

— Ainsi, dit Pasquali, il va trouver sous quelques rapports le baron prévenu contre lui ? Allons, à la garde de Dieu ! Vous avez fait votre devoir ; écoutez votre cœur maintenant. Il est vraiment fou de cha-