Page:Sand - Tamaris.djvu/23

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— Les bandits ne sont pas nos semblables, reprit-il. Mais venez donc jeter un coup d’œil sur nos rivages, et puis nous irons voir votre propriété.

Le terrain de la plage assez vaste qui se prolongeait vers le sud était plat et coupé d’une multitude de cultures à peu près toutes semblables : des plantations de vigne basse rayées de plantations d’oliviers et de larges sillons de céréales hâtives et souffreteuses ; dans chaque enclos, une bastide généralement laide et décrépite. Celle de M. Pasquali était agréable et confortable ; mais, placée au niveau de la mer, elle n’avait pas de vue, et, comme j’en faisais la remarque, il me dit :

— Vous ne connaissez pas le pays. Là où nous sommes, il ne paye pas de mine ; mais vous ne le voyez pas. Je me suis planté au ras du flot, parce que j’y suis abrité du mistral par la colline, et parce que tout ce que j’aime dans la campagne, c’est l’eau salée, c’est le roc submergé et les intéressants animaux qui s’y cachent et qui me font ruser et chercher. Cependant, si vous aimez les belles vues, faisons deux cents pas un peu en roideur, et vous ne regretterez pas votre peine.

Nous gravîmes un escalier rustique formé de dalles mal assorties qui, de terrasse en terrasse, nous conduisit au sommet de la colline, tout près d’une maison basse assez grande et assez jolie pour le pays. Le toit de tuiles roses se perdait sous les