Page:Sand - Tamaris.djvu/252

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s’écria la Zinovèse en se levant et en regardant Paul, qui jouait au bout de la terrasse.

— Je ne parle que pour moi, répondit la marquise en se levant aussi.

— Oh ! vous êtes fière de vous ! Eh bien, n’allez pas sur mer avec tout le monde.

— Vous me le défendez ?

— Peut-être !

— Alors je me soumets, non par crainte des dangers de la mer, mais pour ne pas vous causer d’inquiétudes. D’ailleurs, je n’aime pas la mer, et le docteur ne me la conseille pas.

— Le docteur… vous ne faites peut-être pas toujours sa volonté ?

— Pardonnez-moi ; je n’en reconnais pas d’autre que la sienne !

— Oh ! alors…, dit la Zinovèse en changeant de ton et en s’adressant à moi, vous ne vouliez pas me le dire ; mais je vois bien… Adieu et merci, madame ; un grand bonheur je vous souhaite dans le mariage, plus que je n’en ai. Prenez ce que je vous apporte pour votre souper avec le futur, et rendez-moi mon panier.

La marquise m’empêcha de répondre en me serrant le bras à la dérobée, fit prendre le poisson par Nicolas, remercia la Zinovèse, et la pria d’accepter une jolie bague qu’elle ôta de son doigt. La Zinovèse hésita, sa fierté se refusait à l’échange des cadeaux ;