Page:Sand - Tamaris.djvu/26

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femme très-douce et très-aimable. Et tenez ! la voilà qui nous fait signe d’approcher.

En effet, une des fenêtres du rez-de-chaussée s’était ouverte, et, à travers les barreaux de fer, une gracieuse main blanche s’offrait à la main du vieux marin ; une voix douce l’appela du titre de cher voisin, et on échangea des politesses cordiales. L’enfant sortit au même moment, et, comme je me tenais discrètement à l’écart, il vint autour de moi, ainsi qu’un oiseau curieux, babiller tout seul, faire des grâces, et finalement répondre à mes avances en grimpant sur mes épaules. La mère s’inquiéta sans doute, car j’entendis M. Pasquali lui dire :

— Oh ! soyez tranquille ; s’il le casse, il le raccommodera, c’est un médecin !

— Un médecin ? reprit la mère. Oh ! tant mieux ! Je consulte pour lui tous les médecins que je rencontre, et je serai bien aise d’avoir son avis.

Elle sortit aussitôt et m’invita à m’asseoir sur la terrasse pavée de grands carreaux rouge étrusque et ombragée de plantes exotiques, qui est, dans le pays, l’invariable appendice de toute maison, si pauvre ou si riche qu’elle soit.

Il me sembla, en regardant cette femme, que je l’avais vue quelque part, peut-être dans les premières loges de l’Opéra ou des Italiens ; mais M. Pasquali l’appelait d’un nom qui me dérouta : ce nom de madame Martin, qui s’accordait mal avec un type