Page:Sand - Tamaris.djvu/293

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— Qu’est-ce qu’il craint donc, M. Pasquali ? Le savez-vous ?

— Oui et non, que je le sais ! Il a l’idée que son filleul peut avoir fait quelque bêtise dans le chagrin.

— Se tuer ?

— Oui, — ou se battre.

— Avec le mari ?

— Oui, peut-être ! Pourtant le mari ne savait rien.

— Et la Florade n’est pas assez fou pour s’être confessé…

— Ah ! dame, il est bien fou, vous savez, et, dans le moment d’une mauvaise nouvelle, on parle quelquefois plus qu’on ne croit parler.

— S’étaient-ils vus hier au soir, lui et le brigadier ?

— Le brigadier dit que non, et les hommes du poste ne savent pas. Vous sentez qu’on ne peut guère questionner là-dessus. C’est des choses délicates, encore que tout le monde par-là sache bien ce qui en était de la brigadière et du lieutenant !

En parlant ainsi avec Marescat, j’avais gagné le rivage pour me rendre au baou rouge. La course est longue et rude, mais moins longue par la falaise que par les tours et détours des chemins de voiture. D’ailleurs, ces chemins sont dangereux la nuit pour les chevaux, et nous eussions pu être retardés par un accident. Ma première pensée fut d’entrer au