Page:Sand - Tamaris.djvu/315

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Par un sentiment de convenance pour son fils, madame d’Elmeval ne voulait pas se remarier avant d’avoir amplement dépassé, le terme de son veuvage. Notre union fut donc fixée pour la fin de l’automne, et, comme la chaleur de l’été méridional paraissait moins favorable à Paul que la brise du printemps, nous convînmes d’aller avec lui et le baron passer quelques semaines auprès de mes parents en Auvergne, et le reste de l’été en Bretagne dans les terres de la marquise et du baron. On tenterait là un établissement définitif, sauf à revenir au rivage de la Méditerranée durant l’hiver, si Paul ne s’acclimatait pas facilement dans le Nord ; mais j’avais bon espoir pour lui dans le climat doux de la région nantaise, et la suite a justifié mes prévisions. Je ne voulais pourtant pas quitter définitivement la Florade sans le voir délivré de cette surexcitation nerveuse qui menaçait de se prolonger, et, après avoir passé le mois de juin avec la marquise, dans ma famille, je la laissai partir avec le baron pour la Bretagne ; puis je revins m’assurer de l’état de mon malade et prendre les ordres de mademoiselle Roque, ainsi que cela était convenu.

Mademoiselle Roque n’avait pas voulu quitter son frère avant qu’il fût en état de reprendre son service. Elle continuait à habiter la bastide Pasquali,