Page:Sand - Tamaris.djvu/59

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Or donc, venez vous reposer chez moi et vous rafraîchir.

Au bas de la colline de Tamaris, nous vîmes accourir Paul, l’enfant de la charmante locataire de M. Aubanel. Il se jeta dans mes bras, et je le portai jusqu’en haut en excitant son babil. Il était beau comme sa mère, aimable et sympathique comme elle. Aubanel me fit l’éloge de madame Martin, dont il était déjà l’ami, disait-il. Aimable et sympathique lui-même, il pouvait être cru sur parole ; mais je remarquai qu’en prononçant son nom, il eut un certain sourire de réticence : elle ne s’appelait pas réellement madame Martin, cela devenait évident pour moi.

Comme je souriais aussi, il ajouta :

— Vous croyez donc qu’elle ne s’appelle pas Martin ?

— Vous ne le croyez pas plus que moi.

— C’est vrai, je sais son nom ; mais j’ai promis de ne pas le dire.

Il me fit entrer dans le pied-à-terre qu’il s’était réservé dans sa maison et qui avait une entrée du côté opposé aux appartements de sa locataire.

— Savez-vous, me dit-il en me forçant à boire du vin de Chypre, que votre ami la Florade est déjà venu faire l’Almaviva sous les fenêtres du rez-de-chaussée ? Mais il a perdu son temps, et le voisin Pasquali s’est fièrement moqué de lui !