Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/238

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rémy, l’interrompant.

L’ouvrage de deux ; aussi nous ne vous demandons pas de nous payer comme deux.

fauveau.

Diache ! je le crois bien que vous ne me demandez point ça !

rémy, s’animant

Eh bien ! Après ! Où cherchez-vous le désaccord ? Nous voilà deux qui vous demandons la paye d’un seul, et vous trouvez ça injuste ?

sylvain, qui est aller puiser de l’eau pour sa mère, venant près de son père.

Eh ! non ! il n’y a pas de désaccord ! Vingt-cinq fois cinquante sous, ça fait tout juste soixante-deux francs et cinquante centimes. Et mêmement si mon père me veut croire.

fauveau.

Attends donc, attends donc ! Comme tu y vas toi ! Vingt écus et deux livres dix sous pour le moissonnage d’un homme de cet âge-là !

remy.

Eh bien ! et ma petite fille, la comptez-vous pour rien ?

fauveau.

Votre fille, votre fille, on dit qu’elle a bon courage ; mais elle n’est point forte, et l’ouvrage d’une femme en moisson, ça ne foisonne guère.

sylvain, coupant la parole à Rémy, qui veut répondre.

Pardonnez-moi si je vous contredis, mon père mais l’ouvrage d’une femme comme cette Claudie, ça doit compter. Tenez, pour être juste, vous devriez payer le père Rémy et sa petite-fille comme un et demi.

fauveau.

Ah bien, par exemple !…

claudie.

Nous n’avons pas demandé tant que ça, maître Sylvain, nous avons fait un accord avec vous, et nous nous y tenons. Nous vous avons offert de tenir une rège et nous l’avons aussi bien tenue à nous deux qu’un bon moissonneur.