Adieu, père Rémy. (Remettant son chapeau, il sort avec un reste d’aplomb.) Serviteur à tout le monde !
Scène VIII
La mère Fauveau, inquiète de l’attitude morne et forcée de Sylvain, reste auprès de lui. Rose s’approche de Claudie. Fauveau va au père Rémy.
Diache ! savez-vous que c’est courageux, ce que vous faites là, votre fille et vous, d’avoir refusé un mariage qui vous rendait la bonne renommée ?
Oui, ça nous relevait dans l’estime des hommes, mais c’est acheter ça trop cher, quand il faut mentir à Dieu, à sa propre conscience et à la vérité de son cœur. Nous sommes chrétiens avant tout, père Fauveau.
Et francs chrétiens qu’on peut dire ! Tenez, c’est une fière femme que votre Claudie, et ça la relève assez d’avoir forcé, sans dire un mot, son enjoleux à lui faire amende honorable. Et vous, père Rémy, vous êtes un homme tout à fait comme il faut. Savez vous que j’ai eu grand tort à ce matin de vous faire de la peine ? J’en suis chagriné, vrai ; et si vous me voulez croire vous me baillerez la main, là, de bonne amitié !
lui serrant la main. C’est de tout mon cœur, père Fauveau ! De tout mon cœur, entendez-vous ?
s’apercevant que Sylvain les observe et les écoute avec un commencement d’agitation, la mère Fauveau prête aussi l’oreille. Parlons plus bas, c’est inutile de revenir-là-dessus devant ces enfants.