Pourquoi donc ça ? Si quelqu’un a eu une mauvaise pensée sur ma fille, ne voulez-vous point donner l’exemple du respect qu’on lui doit ?
Oui, oui, ça viendra ; mais pour l’instant, faut de la prudence. Si vous voulez la marier un jour ou l’autre faut pas tant ébruiter son malheur.
Ah ! vous croyez qu’elle ne mérite pas de rencontrer un honnête garçon qui regarde à la bonté de Dieu plus qu’à la rigueur des hommes ?
C’est de la rigueur, si vous voulez, mais ça règne partout, et les parents regardent à ça, si les enfants n’y regardent point !
Et pourtant madame Rose a fait parler d’elle plus souvent que ma fille. Est ce qu’à cause de son bon cœur et de sa grande charité, un honnête homme ne pourrait pas l’aimer ?
Si fait ! où voulez-vous en venir ?
Et, comme elle est riche avec ça, il y a bien des parents qui voudraient, malgré le préjugé, la faire épouser à leur fils ?
C’est-il pour me blâmer que vous dites ça ?
Non ! je ne pense qu’à ma fille, moi. Pour moi, Claudie est sanctifiée, et ce n’est pas à moi qu’il faut venir dire que les idées du monde peuvent prévaloir contre elle.
Les idées du monde, c’est les miennes, et je ne veux point les voir démolir. (Appuyant sur ses mots.) Faut pas, parce que vous