Non, j’y vois trop de danger pour moi. Vous feriez un éclat, ou bien vous écouteriez les mensonges de M. Baron.
M. Baron, toujours M. Baron ! Dites donc ce que vous voulez dire !
Molière, c’est une affaire fort délicate. M. Baron me poursuit de son amour depuis qu’il est hors de page. Je ne m’en soucie ni ne m’en inquiète ; mais je trouve révoltante cette trahison envers vous et n’en puis être plus longtemps complice par mon silence. Je vous prie donc de l’éconduire, sans lui en dire le motif : promettez-le-moi.
Tout ceci me met en défiance, je ne vous ferai point cette promesse, que vous ne m’ayez donné la preuve de ce que vous avancez.
Cela m’est bien facile ! mais c’est un échange ? ma preuve contre votre parole de n’en souffler mot à Baron ?
Je vous promets de ne lui point parler de cette preuve. C’est à moi de la juger.
Molière n’a jamais donné sa parole en vain !
Vous le savez.
Lisez donc.
Elle est bien froissée, cette lettre ! Il y a donc longtemps que vous l’avez reçue ?
Je l’ai reçue ce soir, et c’est dans un mouvement d’indignation que je l’ai mise en l’état où elle est.