Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/125

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MARINETTE.

Et, pour une fille de campagne, c’est une chance que de se voir emmarquisée.

LE DOCTEUR.

Eh bien, Violette, que répondez-vous ?

VIOLETTE.

Je réponds, monsieur, que ma marraine a raison dans ce qu’elle dit, mais que mon cœur n’est point du tout raisonnable et qu’il est à Pédrolino ; par ainsi, je n’en peux faire cadeau à un autre.

PÉDROLINO, qui, en écoutant, a montré dans ses gestes une grande inquiétude, s’élance en criant de joie.

Ah ! Violette !

Il s’arrête interdit.
LE DOCTEUR.

Ah ! voilà encore ce curieux ! Vous mériteriez que je… Tenez ! à genoux devant cette bonne et brave fille, et tâchez de l’aimer bien.

PÉDROLINO, enchanté.

Ah ! voilà donc que vous me donnez permission d’en être amoureux ?

LE DOCTEUR.

Oui ; mais à condition que vous ne penserez pas à elle en faisant votre ouvrage… Moi, je vais répondre à M. Léandre qu’il n’a que faire de revenir ; j’irai rendre aussi ma petite visite d’arrivée au bailli de Récoaro.

Il sort par le fond.
VIOLETTE.

Eh bien, dites donc, monsieur le docteur, est-ce que vous voulez toujours que je m’en aille ?

LE DOCTEUR.

Nous verrons ça, nous verrons ça ; attendez ici que je revienne vous le dire.