Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/151

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LE NOTAIRE.

Bien ! bien ! je le rattraperai ! Ah ! il est lunatique ?… Je m’en doutais bien.

Il s’en va, accompagné jusqu’à la coulisse par Pascariel, qui fait toujours la singerie de jouer de la guitare. Le notaire sort en fredonnant.




Scène V


PASCARIEL, COLOMBINE.


COLOMBINE, tombant assise sur le banc de gazon.

Voilà nos deux hommes noirs jouant à cache-cache dans le labyrinthe ! N’y a-t-il pas de quoi s’efflanquer de rire ? (Elle rit, Pascariel aussi, puis tous deux se regardent, deviennent sérieux, et Colombine passe tout d’un coup à un ton irrité. — Se levant.) Mais, dites-moi, monsieur le coquin, ce qu’est devenu l’argent que le notaire avait remis au père Sbrufadelli, et qui a disparu avec lui ?

PASCARIEL.

Qui ? quoi ? Si vous allez me parler des affaires de la succession, est-ce qu’un homme d’imagination comme moi entend quelque chose au baragouin des procureurs !

COLOMBINE.

Pascariel, tu as volé dix mille livres ; est-ce que je parle latin ?

PASCARIEL, effrayé, se rapprochant.

Me prenez-vous pour un sourd, que vous criez comme cela ?

COLOMBINE.

Je dis que tu as volé. Veux-tu associer nos fonds et les faire valoir de compagnie ?

PASCARIEL.

Dame ! si… (À part.) C’est quelque piège. (Haut.) Nous verrons ça, la belle, nous verrons ça ! j’y songerai.