Oui, vous êtes logique ; mais le monde ne l’est guère… Vous ne vous en moquerez pas toujours… Avant peu, telle que vous êtes, vous en aurez les manières et le langage, et peut-être les idées, les besoins et les goûts. Pédrolino restera bon et simple ; on le raillera, il se sentira peut-être votre inférieur, votre obligé… il en souffrira… Vous n’y comprendrez rien d’abord, et peu à peu viendront le chagrin, la méfiance, le dégoût, l’aversion peut-être !… Voyez par cette première querelle ce que pourra être l’avenir… Réfléchissez… C’est mon devoir de vous avertir, car je sais bien qu’un jour peut-être vous me voudriez un mal de mort de ne l’avoir point fait.
Eh bien, monsieur le docteur, voilà ce qui s’appelle parler, et je vous en remercie ; j’entends bien votre idée, et je vas y donner intention.
À la bonne heure, soyez donc prévoyante ! (À part en la regardant rêver.) Bah ! elle ne le sera que trop tôt ! Mais ce notaire nous a oubliés, et il faut absolument songer aux affaires, aujourd’hui… Le temps se passe… Je vais le chercher moi-même. (Il sort par la gauche. Revenant.) Ah ! vous savez que je vous ai défendu de rien promettre, de vous engager à quoi que ce soit, hors de ma présence.
Scène VIII
Ah ! enfin, il s’en va !… Dépêchons !