Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/226

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FLORA.

Ah ! si vous croyez que j’y tiens, par exemple !…

CAMILLE, la caressant.

Flora ! chère petite, je t’en supplie !

Flora est sur la causeuse, où elle suffoque de dépit. Camille la console et l’embrasse. Le maestro, irrité, a envie de casser une chaise et reprend sa lecture.
LE MARQUIS, à part, sur le devant de la scène, observant les deux sœurs.

Cette petite robe grise, cette figure douce, cette humble, cette modeste créature… c’est la vraie Corsari, la grande artiste, la Cendrillon de génie !… mon rêve, mon idéal !… Et je m’étais trompé ! Oh ! que je suis heureux !




Scène VIII


Les Mêmes, NINA, qui apporte une grande chocolatière. Le marquis court au-devant d’elle, la débarrasse et verse le chocolat dans les tasses.
NINA.

Mais, monsieur le marquis…

LE MARQUIS, faisant, dans son empressement, quelques gaucheries.

Laissez-moi faire, signora. J’ai la passion de ces détails du ménage.

LE MAESTRO.

Allons, bon ! voilà le marquis faisant le service de la table, à présent ! Où donc est Marotte ? a-t-elle été chercher un manteau de brocart pour cette princesse ?

CAMILLE.

Mon cher maître, de grâce, vous la rendez malade, cette pauvre enfant !… et cela me fait mal aussi, à moi !

LE MAESTRO, avec un mélange de colère et de bonté.

Il ne manquait plus que ça ! Allons, allons, Florine ! enfant