Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/225

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LE MAESTRO, haut.

Que Nina se repose si bon lui semble. N’avez-vous pas des domestiques ? Je vous en ai choisi deux très-bons. Où sont-ils ? Est-ce que tu les as gâtés, comme tu gâtes tout ce qui t’approche ? (Allant au fond.) Beppo, où êtes-vous donc ? Beppo !

CAMILLE.

Il est sorti.

LE MAESTRO.

Pourquoi à l’heure du déjeuner ?

FLORA, d’un ton d’autorité.

C’est moi qui l’ai envoyé à la ville.

LE MAESTRO.

Vous avez eu tort ! Pourquoi l’avez-vous envoyé à la ville ?

FLORA.

J’avais besoin d’un diadème.

LE MAESTRO.

Pour quoi faire un diadème ? pour éblouir les oiseaux de votre jardin ?

FLORA, avec humeur.

Eh ! non, pour mon rôle.

LE MAESTRO.

Quel rôle ? est-ce que vous allez faire la prima donna, ce soir ?

CAMILLE.

Elle a la fantaisie d’un bandeau de perles. Qu’est-ce que ça vous fait, maître ?

LE MAESTRO.

Moi, je n’entends pas ça. Une confidente porte de simples bandelettes de laine. Elle n’aura, mordieu ! pas de perles.

FLORA, en colère.

Quelle tyrannie ! c’est pour m’humilier, pour me rabaisser toujours.

LE MAESTRO.

Oh ! fâchez-vous et frappez du pied ! vous n’aurez pas de diadème, car cela ne vous fera pas mieux chanter, et, si vous n’êtes pas contente, je vous retire le rôle.