Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/252

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LE PRINCE.

Vous êtes trop bon. Ah ! çà ! parlez-vous sérieusement ?

LE MARQUIS.

Très-sérieusement.

LE PRINCE, s’asseyant.

Convenez qu’il faut que je sois bien patient pour ne pas vous envoyer promener.

LE MARQUIS.

Refusez-vous ?

LE PRINCE.

Belle question !

LE MARQUIS.

Alors…

LE PRINCE, sans se lever.

Alors, quoi ?…

LE MARQUIS.

Alors, il faut que j’aie l’honneur de vous rappeler que je vous ai donné tout à l’heure un démenti des plus grossiers.

LE PRINCE.

C’est vrai, que vous avez été fort grossier. Trop pour que ce fût volontaire et naturel de la part d’un homme comme vous. C’est donc la Corsari qui vous a fait jurer de me chercher noise ? Quel chevalier vous faites !

LE MARQUIS.

La signora Corsari ne m’a rien demandé du tout. C’est moi qui lui ai juré de vous tuer si vous ne consentiez à lui rendre sa sœur.

LE PRINCE.

Fort bien ! mais si c’est moi qui vous tue ?

LE MARQUIS.

Ce ne sera pas ma faute.

LE PRINCE.

Vous voulez qu’elle vous pleure ; c’est très-beau ! Allons, je vous assure que, pour moi, ça m’est fort désagréable ! Avez-vous des témoins ?