Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/282

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BIENVENU, qui a vu passer le père Valentin devant la fenêtre, venant de gauche.

Ah ! sainte Ursule ! le père Valentin ! C’est bien mauvais signe !

Il va près de son fauteuil, ôte sa veste et son bonnet, qu’il donne à Reine, et met sa cravate et son habit, en se regardant dans un petit miroir à la cheminée.




Scène III


Les Mêmes, MAÎTRE VALENTIN.


REINE, qui lui a ouvert la porte.

Eh bien, voisin, quoi de nouveau ?

MAÎTRE VALENTIN, sur le seuil, avec intention.

Rien que je sache, ma belle enfant, sinon que la vendange ouvre aujourd’hui à midi.

BIENVENU.

Comme si on ne le savait pas !

MAÎTRE VALENTIN.

Dame ! j’aurais cru que vous n’en saviez pas le premier mot !

BIENVENU.

Bien, bien, j’entends ! Je vous vois venir !

MAÎTRE VALENTIN.

Je ne viens pas, je m’en vas… après que vous m’aurez donné un peu de feu pour allumer ma pipe… (avec aigreur), si ça n’est pas trop indiscret ! (Près de la cheminée, à Reine qui lui offre la pincette.) Merci, petite, merci ! Rien que ça d’écuelles ! encore un service neuf ? Vous avez donc compagnie, aujourd’hui ? Ça devient tous les jours plus cossu chez vous ! (Reine lui offre une chaise qu’elle a été prendre au fond.) Eh bien, mesdemoiselles, à quand les noces ?

REINE.

Les noces de Suzanne avec le grand Noël ? Ça ne tardera pas, et votre garçon m’y fera danser.