Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/286

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MAÎTRE VALENTIN.

À la tête… à la tête… Dites donc à la queue ! Vous l’employez comme simple ouvrier, et pourtant sans lui, vous alliez faire de fameuses écoles, pour votre entreprise !

BIENVENU.

Qu’appelez-vous… ? Allez-y donc, vous, à l’école ! Vous me faites pitié !

Il s’assied près de la table.
MAÎTRE VALENTIN, se levant.

Ah ! vous ne me soutiendrez pas que votre plan n’ait pas eu besoin de lui, par exemple ! Vous aurez beau dire que, le bois debout ne s’écourtant jamais, il suffit de mettre quatre étais au lieu de deux ; je vous dis, moi, que vos jennevelles étaient trop faibles pour votre arbre, et que ça aurait fait l’effet du chapeau à M. le curé sur la tête de son enfant de chœur. Vous y mettez des chapiteaux, des moulures, des sculptures… Mettez-y des dorures si vous voulez ; mais ça ne fera pas qu’un pressoir ne soit pas un pressoir, que diable ! Et, sans les conseils de mon garçon, vous auriez fait du vôtre un joli petit dévidoir entre deux quenouilles, bon tout au plus pour une filandière !

BIENVENU, en colère.

Père Valentin, vous êtes un envieux… Oui, un envieux ! Je ne vous dis que ça !

MAÎTRE VALENTIN.

Allons, bon ! vous croyez que je suis jaloux de n’avoir pas eu la commande ? Vous n’êtes pas encore content de me l’avoir enlevée, moi à qui elle revenait de droit ? Car, enfin, c’est un ouvrage de charpente, et c’est la première fois que, de mémoire d’homme en ce pays, on en a chargé un menuisier !

PIERRE.

Certainement, maître Valentin, c’était votre partie ; mais rappelez-vous donc la circonstance…

MAÎTRE VALENTIN.

Oui, oui, l’argent à avancer à la paroisse ! Vous êtes tou-