Votre devoir est de nous conduire.
J’obéis, vous voyez ; mais, allez, c’est de la peine perdue.
Scène II
Je ne veux pas me défendre !… Ils disent qu’Edmée vivra… moi, je mourrai tranquille. Elle demande qu’on me pardonne. Ah ! si elle m’eût aimé, ce n’est pas la pitié pour mon sort qu’elle eût trouvé dans son cœur, c’est la foi en mon innocence. (Regardant le chevalier.) Mon pauvre oncle ! noble et bon vieillard ! tu te flattes encore de me sauver ! Que d’énergie la chaleur de ton âme a su donner à ta vieillesse ! Et moi aussi, j’aurais eu des jours brillants et un soir majestueux après une longue vie, si j’avais pu être aimé !
Scène III
Le matin très-froid… Votre manteau…
Excellent ami ! Tu songes à cela ! (Regardant le chevalier.) Tiens ! donne ! (Il veut prendre le manteau pour en couvrir le chevalier : un de ses gardiens, qui se promènent en se croisant dans le fond, fait un pas vers lui, et, d’un signe, l’avertit d’aller reprendre sa place.) Allons ! il m’est défendu de lui parler ! On craint peut-être que je ne l’assassine, lui aussi !…
Il retourne au fond et se tient immobile avec une sorte d’apathie tran-