Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/111

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quille. Marcasse s’est approché du chevalier et veut lui mettre doucement le manteau.

LE CHEVALIER.

Merci, bon Marcasse, je ne sens pas le froid ; je ne dormais pourtant pas, je ne puis songer qu’à ce malheureux.

MARCASSE.

Oui, bien malheureux, bien calomnié !

LE CHEVALIER.

Tu persistes à le croire innocent, toi !

MARCASSE.

Oui ! ce qu’il avait vu ici… dans cette fatale chambre, il l’avait bien vu ! et moi aussi, ailleurs !

LE CHEVALIER.

Oui, oui ; mais Bernard refuse de confirmer tes doutes. Il ne se souvient de rien, ou il rougit de donner un rêve pour une certitude.

MARCASSE.

Bernard ne veut pas se défendre. Bernard veut mourir !… À quoi bon des preuves, quand la conscience dit : « L’homme est juste ? » Si vous saviez là-bas ! quelle estime, quelle bonne renommée, un grand cœur, monsieur !

LE CHEVALIER.

Ah ! c’est que tu l’aimes, toi !

MARCASSE.

Lâche et méchant, je ne l’aimerais pas.

LE CHEVALIER.

Sans être lâche… une passion insensée…

MARCASSE.

Il se serait tué sur le coup !

LE CHEVALIER.

Enfin tu soutiens avec confiance que l’autre… ?

MARCASSE.

Oui.

LE CHEVALIER, se levant.

Ah ! monsieur de la Marche !