Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/134

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FLAMINIO, qui s’est approché des objets déposés au second plan près du chalet, touchant le fusil de Gérard qui s’y trouve.

Une belle arme ! très-belle arme de chasse ! Ça doit porter très-juste.

Il soulève le fusil.
GÉRARD.

Quand vous aurez fini ! dites donc ! ne vous gênez pas !

FLAMINIO.

Que Votre Seigneurie se tranquillise ! (Posant le fusil.) Je ne crois pas avoir la mine d’un brigand !

GÉRARD, à part.

Ma foi, si ! un peu !

FLAMINIO, ouvrant un album resté sur la malle de Gérard, railleur.

Eh ! eh ! ça ne manque pas de facilité. Je dirai même que ça a beaucoup de facilité !

GÉRARD, de même.

Monsieur trouve ?

FLAMINIO, fermant l’album.

Ah ! le chic ! on se sauve par là ? Mais cela me suffit pour voir que Votre Seigneurie s’occupe d’art et non des affaires de la douane.

GÉRARD.

Ah ! vous êtes contrebandier ? Comme ça se trouve ! je manque de cigares.

Il se lève.
FLAMINIO.

Voilà, monsieur ! (Il lui présente un paquet de cigares.) Ils sont excellents. (Gérard fait le mouvement de prendre de l’argent dans sa poche.) Non, merci ! Je ne vends pas au détail. Je vous prie d’accepter.

GÉRARD, prenant un cigare.

Alors, c’est un échantillon. Vous m’enverrez…

FLAMINIO.

Goûtez d’abord.