En voilà bien assez ! (À Flaminio.) Tu as voulu te déguiser dans les habits de ce monsieur ; c’est bien. Je n’ai rien dit. Tu as voulu faire le marquis avec cette dame, je n’ai rien dit. Mais, à présent, tu veux te fâcher, tu veux te battre, et je vas tout dire.
Oh ! battre…
Vous rêvez, ma chère enfant !
Ah ! tu m’appelles vous !
Ah ! ma foi, voilà une révélation dont je ne suis pas coupable.
Une révélation ?
Eh bien, oui ! c’est Flaminio qui montrait les marionnettes à la dernière foire de Saint-Jean-de-Maurienne, et que mon oncle a embauché pour faire la contrebande. C’est mon fiancé, c’est celui qui m’épousera dans deux ou trois ans.
Oui ! compte là-dessus.
Une contrebandiste ?
Un saltimbanque !
Non, Flaminio, l’artiste vagabond, le poëte sans nom et sans avoir. (À Gérard, bas.) Flaminio, le cœur sans fiel, qui ne vous trahira pas. (Haut.) Voici le fait, Excellences ! C’est pour ne point vous effrayer que nous avons menti, lui et moi. J’étais signalé, menacé, traqué. La loi punit de mort le contrebandier, c’est-à-dire qu’on tire sur nous sans crier gare. Eh