Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/267

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Scène II


KELLER, FAVILLA.


KELLER.

Ah çà ! où avez-vous appris ces choses-là, vous qui… ?

FAVILLA.

Moi qui n’étais qu’un pauvre joueur de violon ! Ah ! mon cher ami, je ne vous dirai pas que les artistes devinent tout, non ! nous sommes bien assez vains de nos talents, nous autres, et l’orgueil ne sied à personne. Je vous dirai seulement que j’ai vécu longtemps dans la société d’un homme dont le caractère était à la hauteur de sa situation.

Il devient triste et regarde autour de lui.
KELLER, à part.

Toujours la comparaison… Ah ! ça m’a manqué, à moi, de vivre avec des gens de qualité !

FAVILLA.

Ah çà !… où est donc le fauteuil, Keller ?

KELLER.

Vous avez demandé vous-même qu’on ne s’en servît plus.

FAVILLA.

Oui, c’est bien ! mais, ce soir, il faudra le remettre à sa place accoutumée.




Scène III


Les Mêmes, HERMAN, ANSELME.


FAVILLA.

Ah ! Anselme ! et le violon ? Il faut que ce soit le même… Je n’y ai pas touché depuis le jour…

ANSELME.

Personne autre que vous n’y touchera, mon père, et vous l’aurez ce soir. C’est Frantz qui le garde comme une relique.