Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/270

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HERMAN.

Si tu me parles sur ce ton-là !… Tu ferais mieux de m’encourager. À notre âge, on comprend la gravité de certains secrets du cœur.

ANSELME, railleur.

À notre âge, mon cher Herman, le cœur est toujours plein de gros secrets qu’on fait mieux d’oublier que de confier ; c’est plus facile, crois-moi… Voyons, veux-tu prendre ta leçon.

Il lui donne le violon qui est sur le pupitre.
HERMAN.

Non, pas encore… Tu dis ?

ANSELME.

Je t’en prie, j’ai la manie du professorat, tu sais, et, puisque tu connais ma sotte fierté, tu dois comprendre que je tiens à ne pas te laisser perdre le temps en causeries inutiles.

HERMAN, à part.

Hélas ! il se méfie de moi.




Scène V


Les Mêmes, MARIANNE, entrant par la serre.


MARIANNE.

Ah ! vous commencez ? Je voulais te parler, Anselme ; mais tu viendras me trouver quand vous aurez fini.

HERMAN, posant le violon.

Non pas ! c’est moi qui attendrai madame. (À Anselme.) Tu m’appelleras, tout mon temps t’appartient.

Il sort par la droite en saluant Marianne respectueusement.




Scène VI


MARIANNE, ANSELME.


ANSELME, inquiet et regardant sortir Herman.

Où est Juliette ?