Quelqu’un ?… Oh ! mon Dieu ! si c’était…
Taisez-vous, monsieur !
Eh ! oui, tais-toi donc !
Oui, tais-toi, Herman ! j’ai compris.
Oh ! ne croyez pas…
Que je ne croie pas… ? Et tu pleures !… Allons, allons, Keller, il ne faut pas faire le malheur de ce que nous avons de plus cher au monde. Confiez-nous Herman, il voyagera avec nous.
Avec vous ? Eh bien, par exemple !…
Vous ne voyez donc pas ? vous ne comprenez donc rien ?…
Si fait ! mais…
Mon père !…
Keller, je vous devine ! (À Anselme, qui veut parler.) Tais-toi ! Vous êtes tous des enfants ! Vous vous imaginez qu’il y a des obstacles… (souriant) invincibles ! n’est-ce pas ? Ah ! Keller, vous me jugez par vous-même ! vous croyez que vous ne pouvez pas prétendre… parce que je suis baron, parce que je suis riche ?… Pourquoi donc ça ? Je ne suis pas plus noble que vous, et, quant à la fortune… si j’en ai davantage… oui, il paraît que ma baronnie vaut mieux que votre commerce, vous le dites quand vous êtes de bonne humeur ; eh bien, tant mieux, votre fils n’aura rien à envier au mien ! et sachez que ç’a été mon idée dès le premier jour que je l’ai vu. Oui, oui !