Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/290

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que les pieux souvenirs et les images chéries ! (Avec exaltation.) Ô toi qui vis toujours dans ma pensée ! toi que je vois toujours et partout près de moi, autour de moi ! tu m’approuves, tu m’inspires, tu me commandes ! Oui, oui, il faut que ces enfants soient heureux, pour que ta mémoire soit sanctifiée ! (Il prend les mains d’Herman et de Juliette, les tient convulsivement, et dit avec animation.) Oh ! amitié sainte, je suis digne de toi, j’espère ! {{didascalie|(À Herman et à Juliette.) Eh bien, vous pleurez ! C’est de joie ? Oui, c’est de la joie ! Oh ! regardez, regardez là-haut ; ne voyez-vous pas les séraphins qui, dans les jardins du ciel, tressent en chantant les couronnes de votre hyménée ?





ACTE TROISIÈME


Même décor. — Le grand fauteuil est près de la cheminée, comme au premier acte. Le vieux lustre et les candélabres sont allumés. Le vase de Chine est plein de fleurs, et posé sur le guéridon, qu’on a placé à gauche. La grande table est rangée près de la fenêtre de droite. Il y a des pupitres de musique et deux ou trois violons dans la galerie du fond. La tapisserie de gauche est baissée. La fenêtre, au premier plan, est fermée. Il y a du feu dans la cheminée, et une harpe près de la fenêtre du fond, à gauche.




Scène PREMIÈRE


FRANTZ, JULIETTE.


Frantz finit d’allumer les bouilles des candélabres. Juliette arrange des fleurs dans le grand vase.


JULIETTE.

Mettons surtout les fleurs qu’il aimait : mon père veut que tout soit arrangé ici comme la dernière fois…

FRANTZ.

Fiez-vous à moi. Je n’ai rien oublié.