Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

père ? Voilà mon chêne ; c’est là que je rends ma petite justice, comme feu le bon roi Loys dont parle la chanson. Ah çà ! puisque te voilà enfin, tu vas me donner deux ou trois jours ?

MARCASSE.

S’il plaît à Dieu !

PATIENCE.

Alors, c’est fête pour moi, et, pour commencer, nous dînerons là, sous la verdure, tête à tête, en devisant, comme à la tour Gazeau !

MARCASSE.

Oui ; dis-moi d’abord…

PATIENCE.

Tout le monde va bien ici, je te l’ai dit.

MARCASSE.

Mais les autres ?

PATIENCE.

Les autres… Mauprat ? On n’a plus entendu parler d’eux ni de leur bande ; on n’a pas su constater tous les décès. Il y en a qui disent qu’on en a vu un à l’étranger, mais il n’est toujours pas ici, car le pays est bien tranquille, à présent. La Roche-Mauprat est devenue un bon domaine, et justement Sylvain Tourny, dont le père est mort, est venu aujourd’hui signer son bail.

MARCASSE.

Mais Bernard ?

PATIENCE.

Bernard ?… L’autorité le protège, et elle fait bien… Oh ! ce garçon-là, vois-tu… il est bien changé ! Il a pris le bon parti ; ça lui a coûté assez gros… une rude fièvre… le transport !… Nous l’avons cru perdu !… Mais c’est si fort, la jeunesse ! ça repousse comme l’herbe nouvelle !

MARCASSE.

Est-ce que la demoiselle ne se marie pas ?… M. de la Marche ?…