Scène VIII
Sire Roland avec le gouverneur de mon château ? Vous a-t-il enrôlé à mon service, monsieur ? Faites-vous partie de ma garnison ?
Non ! c’est en courtisan qu’il se présente à votre cour.
Qu’il y soit le bienvenu ! Vous voyez, monsieur, quel luxe environne notre personne ducale ! quel palais nous habitons, quels jardins fleurissent sous nos yeux !… Eh ! mais pourtant ! voici un trône… (elle s’approche du tapis et des coussins), et même… (Elle prend l’éventail.) C’est vous, sire Roland, qui nous avez apporté ces présents ?
Non, madame ; sans doute le duc, votre oncle…
Oui, il aura dépouillé son pauvre manoir pour enrichir mon ermitage. Mais ces armoiries, ce sont les vôtres, Jacques ?
Cela se peut. J’habite la demeure de votre oncle. On aura pris dans mon appartement…
À votre insu ? Et ces livres, ce luth, ces étoffes que je viens de recevoir, c’est aussi le duc qui me les envoie ?
Ou bien, c’est lui qui vous cache sa galanterie !
Ah ! sire Roland, je vous en suis bien reconnaissante ! Or donc, puisque nous avons un siège digne de nous, nous vous donnons audience. (Elle s’assied sur le tapis qui est étendu sur le