Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

HENRI.

Françoise n’est donc pas encore descendue ?

MARIE-JEANNE.

Non, Françoise ne reçoit personne quand son père n’est pas là.

HENRI.

Elle a raison ; mais, moi, je ne suis pas quelqu’un. Je parie qu’elle est là ! (il va vers le cabinet du docteur et revient.) Non ! Qu’est-ce que c’est que ce monsieur-là ?




Scène V


Les Mêmes ; LA HYONNAIS, tenant un journal, sort du cabinet et s’assied au fond, près de la porte, sans paraître voir Henri.
MARIE-JEANNE, à Henri.

C’est un monsieur qui veut consulter le docteur pour sa santé ; il l’attendait dans son cabinet.

HENRI.

Pourquoi en sort-il ? (Regardant de loin.) Ah ! c’est que Françoise vient d’y rentrer.

MARIE-JEANNE.

C’est un homme qui sait vivre ; il vous donne l’exemple : restez là.

HENRI.

Il la regarde pourtant ! il la regarde même beaucoup pardessus son journal.

MARIE-JEANNE.

Qu’est-ce que ça vous fait ?… un malade !

HENRI.

Il a l’air malade comme moi, ce gaillard-là. Tiens, je connais cette figure ! où diable l’ai-je déjà vue ? Ah ! j’y suis ! c’est en Bretagne… Comment se trouve-t-il ici ?

MARIE-JEANNE.

Eh bien, parlez-lui, si vous le connaissez ; ça le désennuiera, depuis le temps qu’il est là !… Il vous regarde aussi.