Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/31

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HENRI.

Et moi, j’allais ajouter : Elle sait cinq ou six langues…

FRANÇOISE.

Je ne les sais pas du tout.

HENRI.

Elle brode comme une fée…

FRANÇOISE.

Les fées ne brodent pas.

HENRI.

Elle touche l’orgue comme sainte Cécile.

FRANÇOISE, raillant.

Au moins !

HENRI.

Elle lit des livres sérieux…

FRANÇOISE.

Il n’y en a pas d’autres ici !

HENRI.

Elle rit comme un enfant… Enfin c’est une femme supérieure. Et, chose rare ! en même temps, elle est la meilleure et la plus simple des femmes.

LA HYONNAIS, à part.

Allons ! c’est elle qu’il aime et qu’il épouse. Il a bien raison !

Il cause avec le docteur.
HENRI, à Françoise.

Eh bien, tu me boudes ?

FRANÇOISE.

Oui, quand tu me traites de femme supérieure, je suis furieuse ! Il me semble que j’ai des lunettes bleues et des ongles noirs.

HENRI.

Tu as des yeux adorables et des ongles roses. Tu es un ange de beauté, de douceur, de modestie et de dévouement. Enfin je ne sais pas pourquoi tu es si parfaite. C’est insolent, c’est désespérant !