Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/316

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DUNIÈRES.

Oui, ingrat ! Nous savons que vous travaillez. Et puis vous avez voyagé dernièrement ?

URBAIN.

Oui.

DUNIÈRES.

Pour étudier des procédés agricoles !

URBAIN, évasivement.

C’est cela.

DUNIÈRES.

Votre frère était avec vous ?

URBAIN.

Non ; mon frère prétend qu’il n’y a que l’air de Paris qui soit respirable.

DUNIÈRES.

Vous lui ferez mes compliments sur ses poumons.

LA MARQUISE, se levant.

Oui, quand nous le verrons ! Pas une visite depuis un mois ! (À Urbain.) Mon cher enfant, toutes ces lettres sont parfaites et je vous remercie. (Elle va près de Dunières.) Figurez-vous, Dunières, que mon fils est réduit, depuis quelques jours, à me servir de secrétaire ; j’ai dû me séparer de ma vieille Artémise.

DUNIÈRES.

Mademoiselle Dumoulin, votre dame de compagnie ?

LA MARQUISE.

Elle devenait sourde, gourmande, médisante, acariâtre. Je lui ai procuré une place, et j’attends une perle que madame d’Arglade m’a trouvée, une ancienne amie de couvent à elle, de très-bonne famille, dit-on, une mademoiselle de Saint-Geneix. Connaissez-vous ce nom-là, vous qui savez par cœur toute la grande et petite noblesse de France ?

DUNIÈRES.

Saint-Geneix ? Attendez donc ! parfaitement : basse Bretagne, Il y a eu un conseiller au parlement, noblesse de