de trop près. Mais vous ne voudrez pas d’une fille de banquier, et il ne voudra pas d’une noble demoiselle laide ou bossue ! Ce qu’il lui faudrait, c’est quelqu’un qui, par dévouement pour vous, et sans regarder de trop près à ses avaries…
Consentirait à épouser ce vaurien qui n’est plus ni beau ni jeune, dont l’esprit est fort usé, et qui ne sait plus à quel clou se pendre… mais à qui cependant il reste un beau nom, un vrai titre, et qui me procurerait un tabouret à la cour… d’Espagne ! Ne vous donnez pas tant de peine, ma mère est endormie.
Elle dort ?
C’est ce qu’elle pouvait faire de mieux. C’est un beau succès, savez-vous ? Vous auriez pu ajouter, car enfin il faut faire valoir sa marchandise : « J’ai trente ans, bien que j’en paraisse tout au plus… vingt-neuf ! Je suis encore bien ; je suis née dans l’industrie, il n’y a pas de mal à ça ; mais, que voulez-vous ! j’ai la niaiserie d’en rougir… »
Je n’en ai jamais rougi !
Si fait ! le jour où vous avez épousé ce cher M. d’Arglade, vous avez eu une raison.
Laquelle ?
Le désir d’être baronne. Mais il était plus fin que vous. Vous étiez riche, jolie, pimpante ; il était pauvre, ennuyeux, fort peu agréable et pas baron du tout.
Ah ! monsieur le duc, me dire du mal de mon mari, le meilleur des hommes.