Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/399

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turpitudes en disparaissant de la scène du monde ; je me marie humblement, et je fais une bonne fin dont l’honneur te reviendra.

URBAIN.

À moi ?

LE DUC.

Oui, ingrat ! sans toi, je serais encore sous mon arbre, rêvant à des péronnelles, et attrapant des rhumatismes ! Songe donc, quelle différence à présent ! une chaumière et un cœur ! car j’aurai une chaumière, à deux pas d’ici, au bout du parc. J’ai le moyen de vivre en paysan. Je me ferai peut-être laboureur, moi, je ne sais pas ; si c’est amusant ! ça ne doit pas être bien difficile. En un mot, je deviens un sage ; aussi, quand tu auras besoin d’un conseil, j’espère que tu viendras me trouver.

URBAIN.

C’est charmant ! Alors, tu es sûr de plaire à mademoiselle de Saint-Geneix ?

LE DUC.

Parbleu ! Je vas être si aimable ! D’ailleurs, je compte sur toi pour lui inspirer une grande confiance en moi.

URBAIN.

D’ici à un quart d’heure ?

LE DUC.

Il y a trois mois qu’elle nous connaît. Le monde a été fait en sept jours ; c’était bien plus compliqué.

URBAIN.

Il ne t’en faudra pas tant pour changer d'avis.

LE DUC.

Je ne changerai plus d’avis.

URBAIN.

Jamais ?

LE DUC.

Jamais !… jamais !… on ne peut pas répondre à ça ! Tu me poses des questions… Enfin, me voilà fixé pour un bon bout de temps.