qu’on aura la franchise de me le dire. — Mais porte donc cette note.
Mademoiselle Caroline ! excusez-moi, je vous appelais comme ça quand vous étiez petite ; je ne savais pas beaucoup vous amuser, mais je vous consolais quelquefois. Si ma femme était là, elle vous dirait… Mais je ne sais guère m’expliquer, moi !
N’importe ! parle-moi, mon ami ! je n’ai plus de père… je n’ai plus personne au monde pour me conseiller, pour me protéger…
Ah ! je ne suis qu’un domestique, et je ne peux pas vous défendre ! Mais, en pensant à vos parents qui étaient si fiers, si respectés !… vous ne devez pas souffrir qu’on vous rende malheureuse. Personne n’a ce droit-là, entendez-vous ? personne ! Un homme qui ne peut pas vous épouser ne doit pas seulement vous regarder, et… M. le marquis vous regarde trop.
Ne dis pas cela ! Tu te trompes !
Et vous, vous cherchez à vous tromper vous-même… Ça ne vaut rien.
Pierre… Ah ! que tu me fais de mal !
Oui, je vois bien ! mais si c’est mon devoir !
Eh bien, je connais le mien ; je le remplirai jusqu’au bout. (Elle se lève et passe à droite.) Je verrai avec satisfaction le mariage qui se prépare et j’y travaillerai de toutes mes forces. Tu peux être tranquille, je serai digne de mon père, et, si tu