Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/447

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moins chéri cet homme qui était digne de vous, et fait ce mariage auquel je dois le meilleur temps de ma vie et le meilleur des frères.

LA MARQUISE, qui pleure.

Il l’adore donc, cette Caroline ? (À Urbain.) C’est elle seule qui peut te rendre heureux ?

URBAIN.

Oui, ma mère, et, si je t’ai quelquefois prouvé mon dévouement…

LA MARQUISE.

Si tu me l’as prouvé ! Mais elle, elle t’aime donc ?

URBAIN.

Ah ! qui sait ?

LA MARQUISE.

Va la chercher.

URBAIN.

Vous lui direz… ?

LA MARQUISE.

Que, si elle ne t’aime pas, elle est folle.

Urbain jette un cri de joie, embrasse sa mère et sort par le fond.




Scène VIII


LA MARQUISE, LE DUC, puis LÉONIE.


LE DUC.

Et moi ?

LA MARQUISE.

Toi, tu as une langue, une mémoire, une audace… Tu es le diable !… Mais un si bon diable !

Elle l’embrasse. — Léonie entre par la galerie.
LE DUC.

Merci, maman !

LÉONIE.

Je suis indiscrète ?

La marquise passe à l’extrême droite.