Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/452

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moyens, vous vous emparez des secrets dont vous n’arrachez pas la confidence.

LÉONIE, se levant.

C’est le hasard…

LA MARQUISE.

Beaucoup de hasards comme celui-ci motiveraient ce qu’on dit de vous.

LÉONIE.

Personne ne peut me reprocher un mensonge.

LA MARQUISE.

On le reconnaît, et c’est par là, dit-on, que vous êtes à craindre ; vous vous servez du vrai pour voir le faux.

LÉONIE.

Enfin…

PIERRE, entrant par le fond.

Mademoiselle de Saint-Geneix demande si madame est seule.

LA MARQUISE.

Dans un instant ; priez-la de vouloir bien attendre. (Pierre sort après avoir ôté la chaise qui est près du canapé.) Enfin, me voilà obligée de vous dire que, si le duc implorait Caroline, ce n’était probablement pas pour lui-même, mais pour…

LÉONIE.

Pour qui donc ? pour son frère ?

LA MARQUISE.

Je n’ai pas dit cela. Je vous dis que vous incriminez…

LÉONIE.

Non certes, je n’incrimine pas ; mais il m’est permis de croire que Caroline aime le duc en secret et qu’elle n’en épousera pas un autre.

LA MARQUISE.

Cela… c’est possible ; je veux… et je vais le savoir.

Elle sonne.
LÉONIE.

Vous me pardonnez ?