Votre Apollon radote !
Vous blasphémez ?
Cela ne vous regarde pas.
Fi ! voilà un dieu impie et bien mal-appris !
C’est le dieu Trésor, je le reconnais à cette heure !
À quoi le reconnais-tu ?
À sa stupidité. Qu’y a-t-il, je vous le demande, de plus lourd, de plus sourd, de plus grossier, de plus ingrat, de plus insensible que l’or et l’argent ? Cela vient-il au-devant de nos désirs ? Cela court-il après les malheureux ? Cela a moins de raisonnement que le bœuf qui laboure ! Croyez-moi, mon maître, attachez-moi ce dieu-ci avec de bonnes cordes et frappez-le de verges jusqu’à ce qu’il vous obéisse ; après quoi, vous le laisserez aller et devenir ce qu’il pourra.
Non ; je crains la colère des dieux qui me l’ont donné pour hôte.
Alors confiez-le-moi, et je vous réponds de lui ! Vous voyez bien qu’il est aveugle. Je le mènerai au bord du précipice, et je le laisserai là, sans bâton, jusqu’à ce qu’il demande grâce.
C’est une idée, cela ! Va, et ne le maltraite pas trop.
Si fait, je veux le battre un peu !
Voyons, voyons ! ne me tourmentez pas. Je cède.
Vous restez avec nous ?