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Scène XX

DURAND, LOUISE.
DURAND, un livre à la main.

Eh bien, qu’as-tu donc ? Est-ce que le feu est à la maison ?

LOUISE, confuse.

Mon Dieu, monsieur, excusez-moi, je me figurais… Je pensais que vous dormiez !

DURAND.

N’ai-je pas le droit de me reposer, et faut-il me faire un pareil vacarme ? Que veux-tu ? à qui en as-tu ?

LOUISE.

C’est que,… comme vous dînez en ville…

DURAND.

Après ?

LOUISE.

Il faudrait vous habiller, monsieur ! Vous n’allez pas sortir avec vos pantoufles et votre habit du matin ?

DURAND.

Bah ! à la campagne !

LOUISE.

Et puis, monsieur,… c’est… c’est Jean qui est revenu.

DURAND, feignant la préoccupation.

Quel Jean ? M. Coqueret ? Eh bien ?

LOUISE.

Monsieur l’avait chassé, et moi…

DURAND.

Je l’avais chassé, et toi… Je n’y suis plus du tout. (Il affecta de regarder son pavé.)

LOUISE, à part.

Le voilà retombé dans sa fantaisie, Dieu soit loué ! (Haut.) Alors, monsieur ne pense plus du tout… ?

DURAND.

Voyons ! tu me déranges, tu me tourmentes, il faut en finir.